A l´occasion de l´anniversaire des caracoles, des 10 ans de l´autonomie zapatiste, de la Escuelita convoquée par les Zapatistes, et de la Catédra, le 17 et 18, les zapatistes marquent concretement la fin d´années de silence. Gloria Muñoz Ramirrez nous propose de revenir sur une série d´article de 2004.
"L´autonomie est un processus qui, ont-ils expliqué "vient de notre histoire de nos propres coutumes de notre système de justice, de notre agriculture... "

Les difficultés ne s´arrêtent pas, tant que ne nous arrêtons pas.... ce que nous sentons le plus c´est que nous avons beaucoup de responsabilité. Parfois nous sentons que le monde nous tombe sur la tête, car c´est difficile de gouverner, surtout si on dirige en obéissant, et que nous n´avons pas de ressources. Parfois nous pensons que nous sommes addicts aux problèmes, c´est à dire que nous les aimons, mais nous apprenons a les résoudre" ont signalé il y a neuf ans les premiers intégrants de la junta de buen gobierno de la realidad.
Et surement ils continuent à le sentir, que le monde leur tombe sur la tête. Les problèmes ne se terminent pas lorsque l´on construit rien de plus qu´une autre forme de vie, de voir le monde, de se mettre en relation avec les autres dedans comme dehors. Lorsque l´on soulève pierre par pierre une expérience d´auto gouvernabilité sans précédents dans le monde, anticapitaliste, ou le monde du marché n´a pas de sens, mais celui des relations collectives et communautaires, si.
A la fin de leur première année de travail, été 2004, les autorités autonomes du caracol d´oventik ont dit " nous voyons que nous avons la capacité pour gouverner, pour travailler, voir et connaitre les problèmes. Nous avons appris à ne pas tomber dans les provocations du gouvernement et des partis politiques. L´expérience nous apprend que celui qui lève le premier la main, perd par la voix politique. Nous avons l´idée de résister par la voie pacifique, bien que nous sachions aussi nous défendre."
Durant toute cette année, ils ont expliqué "ce que nous avons le plus appris, ça a été de négocier, nous avons appris à coordonner le travail de la junta avec les municipalités autonomes. Nous reconnaissons que nous ne pourrions pas seul, sans le soutien de la société civil nationale et internationale. Nous travaillons du lundi au dimanche les 24heures de la journée, et ça ne nous suffit pas pour tout faire, mais nous apprenons. Obéissants et réussissant. Ce n´est pas facile. Rien n´est facile. »
La reconnaissance des difficultés est très zapatiste. Il ne s’agit pas que cela paraisse simple de décider de son propre destin, sinon de réussir des réalisations et les défis de manière simple et honnête. Les charges, très différentes de celles institutionnelles, sont une responsabilité, et non pas la réussite d´un fonctionnaire qui a été élu comme s´il gagnait la loterie. " Le peuple nous élit comme personnes honnêtes, et maintenant nous sommes compromis. Nous n´avons pas de période fixée, c´est à dire que quand le peuple dit que nous ne servons plus, bien il nous sort, et en met d´autres. Nous rêvons qu´un jour on reconnaisse nos droits, qu´il y ait un changement total, non seulement pour les indigènes mais avec tous les pauvres du monde. Ça ne se termine pas. C´est par là que naissent d´autres qui ne demandent pas non plus la permission de construire leur chemin. C´est de cela dont nous révons"
L´autonomie est un processus qui, ont-ils expliqué "vient de notre histoire de nos propres coutumes de notre système de justice, de notre agriculture... Un processus qui est comme un simple chemin. Nous, si nous savons marcher, bien que nous pouvons faire des erreurs, mais ce sont nos erreurs, et pas d´autres personnes qui nous les imposent."
C´est ça la fête de cette semaine. 10 ans de la formalisation d´un travail qui a plus de 20 ans. La célébration d´un des apports les plus forts de l´ezln au monde de la résistance, ou " les peuples apprennent à diriger et à surveiller notre travail et nous apprenons à obéir. C´est ainsi que nous travaillons" ont expliqué les autorités autonomes du Caracol de Morelia dans le reportage Chiapas la résistance publié dans la jornada à l´occasion de leur premier anniversaire.
Le travail ne s´arrête pas "il manque beaucoup, et parfois il semblerait qu´encore plus qu´au début, mais nous sommes content tant que nous avons la vie. Rien n´est pareil qu´avant" ont dit fièrement.
On retrouvera ci-dessous la série de reportages Chiapas la résistance publié le 19 septembre 2004 à l´occasion du premier anniversaire des Juntas de Buen Gobierno. Les textes ont été traduit a l´époque par le CSPCL
Chiapas la Résistance: CARACOL I, La Realidad
Chiapas la Résistance: CARACOL II Oventik
Bientot...
Chiapas La Résistance: CARACOL III La Garrucha
Bientot...
Chiapas La Résistance CARACOL IV Morelia
Bientot...